Volet structurel
Les bassins versants en déséquilibre chronique sont définies par arrêté. Elles portent le nom de « Zones de Répartition des Eaux » (ZRE). Pour les zones classées en ZRE, les dispositions suivantes doivent obligatoirement être mises en œuvre. Elles sont facultatives ailleurs :
- Définition d’objectifs de gestion correspondant à une situation de « bon état quantitatif » des masses d’eau, puis calcul des volumes que ces objectifs autorisent à prélever et répartition de ces volumes entre usages. Les perspectives de changement climatique tendent à être intégrées au processus de choix des objectifs.
- Mise en place de mesures d’accompagnement pour réduire les volumes prélevés aux volumes prélevables. Ces mesures comprennent :
- d’une part la réalisation d’économies d’eau (pour tous les usages),
- d’autre part de la substitution (déplacement des prélèvements qui posent problème à l’étiage vers la période de hautes eaux, avec stockage pour que l’eau puisse être utilisée en période de basses eaux).
- Encadrement des prélèvements :
- les seuils d’autorisation et de déclaration des prélèvements au titre de la loi sur l’eau sont abaissés. Les arrêtés d’autorisation peuvent prévoir des modalités particulières de prélèvements (période, seuils, dispositifs de suivi...).
- des règlements d’eau encadrent la gestion des ouvrages hydrauliques (moulins, marais, barrages...), de manière à concilier les usages.
- les volumes prélevables pour l’irrigation sont répartis entre les irrigants par les Organismes Uniques de Gestion Collective. Ils peuvent mettre en place des protocoles destinés à retarder la survenue de la crise les années difficiles.
Volet conjoncturel
Des seuils de crise sont définis par secteurs hydrographiques homogènes. En dessous de ces seuils, l’alimentation en eau potable et la survie des espèces et milieux inféodés à l’eau ne sont plus assurés. Lorsque ces seuils menacent d’être atteints, le Préfet prend des dispositions de limitation des usages de l’eau. Lorsque les seuils de crise sont franchis, tous les prélèvements sont interdits, sauf ceux destinés à l’alimentation en eau potable. Cette mainmise sur la gestion de l’eau doit rester exceptionnelle (statistiquement 2 années sur 10).
Problématique émergente des prélèvements hivernaux
On constate que la réglementation existante vise essentiellement la période de basses eaux. Le développement de la substitution pose la question de l’encadrement des prélèvements hivernaux.
Ces aspects sont pour l’instant traités au niveau réglementaire uniquement dans le SDAGE Loire Bretagne (dispositions 7D) et dans les arrêtés d’autorisation des prélèvements de substitution.